L’entrepreneuriat immigrant : un propulseur au futur de l’entrepreneuriat québécois

Deux fois plus d’intentions d’entreprendre chez les immigrants que chez les natifs

L’apport particulier des immigrants au dynamisme entrepreneurial est reconnu depuis longtemps dans la littérature1. Les dernières éditions de l’Indice2 ont permis de voir chez les immigrants, notamment ceux de première génération, une contribution à valoriser leurs intentions d’entreprendre. Une contribution croissante et que l’on constate aussi sur le plan des démarches. Celles-ci sont souvent insuffisamment accompagnées en raison d’une sorte d’éloignement à la culture économique ou au réseau local, mais constituent une « manne » entrepreneuriale dont les bénéfices se mesurent autant dans la qualité de leur intégration économique que dans leur contribution à l’internationalisation du Québec.

L’immigrant : des intentions entrepreneuriales « naturellement » fortes

Les résultats de l’Indice sur les immigrants restent formels : leur propension à entreprendre – ou plus précisément leurs intentions de se lancer en affaires – est considérablement plus élevée que celle de la population native. Entre 2015 et 2018, la probabilité moyenne qu’un immigrant manifeste de telles intentions est environ le double de celle d’une personne native (34,9 % contre 18,4 %).

De plus, l’enquête de 2018 révèle que cet écart s’accentue, non seulement par une augmentation des intentions du côté des immigrants, mais également par une baisse des intentions du côté des natifs (graphique 2.1).

De manière générale, la littérature3 confirme la place particulière des entrepreneurs immigrants : ils passent par un processus d’autosélection et ils ont déjà l’expérience de prendre des risques, en plus d’avoir une volonté forte de réussir dans le pays d’accueil. Plus encore, les immigrants au Québec ont généralement un haut niveau d’éducation, qui est d’ailleurs l’un des critères très importants du processus de leur sélection.

GRAPHIQUE 2.1

Évolution du taux d’intention de se lancer en affaires, population immigrante et population native, Québec, 2015-2018 (novembre 2018)

D’ailleurs, cet écart s’observe dans tous les groupes d’âge(graphique 2.2) :

  • Les intentions très élevées chez les jeunes dans leur ensemble sont deux fois plus élevées chez les jeunes immigrants;
  • Pour le groupe d’âge des 35 à 49 ans (18,7 %5), la différence est moindre, mais néanmoins assez élevée pour rester significative;
  • Le groupe « préretraite », de 50 à 64 ans, montre également une propension à entreprendre étonnamment élevée chez les immigrants : il est quatre fois plus élevé que celui des natifs6.

GRAPHIQUE 2.2

Taux d’intention de se lancer en affaires, par groupe d’âge, population immigrante et population native, Québec, 2018 (novembre 2018)

En 2018, on observe par ailleurs que si le taux des intentions des hommes immigrants est pratiquement le triple de celui des natifs (49 % contre 17 %), il est « seulement » le double pour les femmes immigrantes (31 % contre 15 %) (graphique 2.3).

L’élan relativement fort des intentions entrepreneuriales chez les immigrants doit nous alerter sur le fait qu’ils seront potentiellement nombreux à être déçus face aux « murs » qui pourront être rencontrés entre l’expression d’une volonté et la concrétisation d’un projet. Comme il a déjà été mentionné par l’Indice, un effort particulier doit être activé pour limiter les fuites d’un potentiel entrepreneurial important pour le Québec. De plus, la place particulière des femmes immigrantes dans le taux d’intention devrait être également prise en compte de manière ciblée.

GRAPHIQUE 2.3

Taux d’intention de se lancer en affaires, par sexe, population immigrante et population native, Québec, 2018 (novembre 2018)

Élan entrepreneurial : les bonnes dispositions des immigrants

Plusieurs raisons expliquent la propension particulière des immigrants à se lancer en affaires :

  • Le simple fait de s’être engagé dans un projet d’immigration est en soi le signal fort d’un haut niveau d’acceptation du risque, faisant des immigrants des candidats « naturels » à l’entrepreneuriat. Leur propension à prendre des risques (scores Z) s’établit, pour l’ensemble des immigrants de l’échantillon, à 0,39 (avec ou sans intentions d’entreprendre), comparativement à un score de -0,07 pour l’ensemble de la population native. À noter que parmi les répondants de l’enquête ayant exprimé l’intention de se lancer en affaires, l’écart entre les immigrants et les natifs reste significatif, mais il est moins important (scores Z respectifs de 0,84 et de 0,63).
  • Les répondants immigrants sont proportionnellement plus nombreux dans les groupes d’âge des 18 à 34 ans et des 35 à 49 ans, mais ils sont largement moins bien représentés que les natifs parmi les 50 à 64 ans. Étant donné que les taux d’intention varient à la baisse à partir de 35 ans, autant pour les natifs que pour les immigrants, le taux d’intention des immigrants est possiblement favorisé par les structures démographiques différentes.
  • Le taux, en 2018, des immigrants avec des études universitaires est presque deux fois plus élevé que celui de la population native7 (61 % contre 31 %). Des données qui ne peuvent être évoquées sans rappeler la relation identifiée dans l’Indice depuis quelques années entre, d’une part, le niveau d’études et de formation et, d’autre part, les intentions entrepreneuriales. Bien que les données soient anciennes (2011), l’Institut de la statistique du Québec8 indiquait que parmi le groupe des 25 à 64 ans, un peu plus de 45 % des immigrants du Québec étaient titulaires d’un certificat, d’un diplôme ou d’un grade universitaire, contre 25 % pour la population native du même groupe d’âge. Il faut toutefois préciser à nouveau que la politique de sélection des immigrants appliquée par le gouvernement du Québec favorise l’accueil d’immigrants à fort taux de diplomation universitaire.
  • Les immigrants disposeraient également de l’avantage, non négligeable, d’être plus nombreux à provenir de familles en affaires : c’est le cas pour 42 % d’entre eux, comparativement à 32 % pour les répondants natifs. La provenance d’un entrepreneur d’une famille en affaires augmente le fait d’avoir l’intention d’entreprendre, ainsi que la présence dans les autres étapes du cycle entrepreneurial.

Par contre, le niveau de proactivité9 des immigrants est inférieur à celui de la population native, autant pour l’ensemble de ces groupes (-0,10 contre 0,01) que parmi les répondants exprimant l’intention de se lancer en affaires (0,20 contre 0,35). Cela peut être expliqué par une intégration culturelle inachevée, y compris dans la culture locale d’affaires, et surtout pour les immigrants récemment arrivés. Cela peut s’expliquer également par une accessibilité plus faible aux ressources financières ou, plus concrètement, par un historique de crédit insuffisant ou encore un statut d’immigration trop instable.

Cette proactivité plus ténue joue probablement un certain rôle sur le niveau de confiance de l’immigrant pour se lancer en affaires, malgré le fait que ces derniers soient plus nombreux à se considérer en possession : 1) des capacités et des compétences requises (41 % contre 34 % pour les natifs); 2) d’une expérience professionnelle suffisante (37 % contre 32 %); 3) des connaissances financières adéquates (41 % contre 28 %); 4) d’une bonne compréhension du monde des affaires (51 % contre 34 %). Ce probable rôle d’inhibition sera l’une des explications indiquant que l’avantage des immigrants en ce qui concerne les taux d’intention et de démarches ne se reflète que très peu dans le taux des propriétaires.

Des motivations globalement plus affirmées et une volonté d’accélérer le passage à l’action

Les motivations à l’étape des intentions ne diffèrent pas nécessairement entre les natifs et les immigrants, quoique les motivations de nature financière sont plus souvent mentionnées, notamment celle d’avoir un revenu suffisant pour vivre (73 % d’accord pour les immigrants, 62 % pour les natifs). Cela suggère, comme certains aspects de la culture entrepreneuriale présentés ci-dessous, que l’entrepreneuriat de nécessité est possiblement plus fréquent parmi les immigrants. Globalement, toutes les motivations exprimées apparaissent à un niveau plus élevé chez les immigrants, sauf pour le besoin d’indépendance et le désir d’arriver à une meilleure position dans la société (tableau 2.1).

TABLEAU 2.1

Motivations de se lancer en affaires, individus à l’étape des intentions, selon le statut légal au Canada, Québec, 2018 (novembre 2018)

Les données de l’enquête sur la culture entrepreneuriale concernant le choix optimal de carrière révèlent que l’entrepreneuriat est la principale option des immigrants, comme pour les natifs, mais dans une plus forte proportion10 : 41,8 % des immigrants le considèrent, contre 32,0 % des natifs. À noter que les immigrants ont une très faible préférence pour travailler dans les PME, par rapport aux natifs (8,7 % contre 20,1 %).

Les immigrants sont également moins nombreux à marquer leur appréciation générale sur l’honnêteté des entrepreneurs (39 % contre 52 % pour les natifs).

Cependant, les immigrants affirment plus nettement leurs motivations à l’entrepreneuriat, et cela explique en partie leur empressement à commencer rapidement leurs activités entrepreneuriales, et ce, malgré la relative faiblesse de leur niveau de proactivité :

  • 61 % des immigrants à l’étape de l’intention pensent commencer leurs démarches dans moins de trois ans, contre 52 % pour les natifs;
  • 56 % des immigrants espèrent commencer leurs activités d’affaires dans moins de trois ans, contre 38 % pour les natifs.

Des démarches aux opérations : beaucoup de travail, beaucoup d’obstacles

L’écart observé entre les natifs et les immigrants sur leurs intentions entrepreneuriales se constate également dans les taux de démarches. Si ce taux a oscillé pour les immigrants autour de 17 % au cours des quatre dernières années, celui pour les natifs décline sous la barre des 10 %. L’Indice 2018 montre un écart très clairement accentué en faveur des immigrants, vraiment beaucoup plus enclins à passer à l’étape suivante (graphique 2.4). Pour l’ancienneté des individus à l’étape des démarches, une légère « avance » s’observe également du côté des « démarcheurs » immigrants comparativement aux natifs (graphique 2.5). Par contre, le taux espéré pour l’entrée durant l’année suivante est deux fois plus élevé pour les natifs, révélant la difficulté relative des immigrants à démarrer concrètement les activités de leur entreprise (graphique 2.6).

GRAPHIQUE 2.4

Taux des personnes à l’étape des démarches, selon le statut légal au Canada, Québec, 2015-2018 (novembre 2018)

Si les personnes se trouvant encore à l’étape des intentions du cycle entrepreneurial semblent être assez optimistes quant au temps nécessaire pour faire les démarches en vue de devenir propriétaires d’une entreprise opérationnelle, spécialement les immigrants, celles se trouvant à l’étape des démarches semblent plus prudentes. Un constat qui trouvera écho, chez les propriétaires immigrants, puisque le dynamisme évident de ce groupe en ce qui concerne les taux des intentions et des démarches ne se répercute pas dans le taux des propriétaires.

GRAPHIQUE 2.5

Ancienneté dans l’étape des démarches selon le statut légal au Canada, Québec, 2018 (novembre 2018)

GRAPHIQUE 2.6

Temps estimé jusqu’à l’entrée, pour les démarcheurs selon le statut légal au Canada, Québec, 2018 (novembre 2018)

En observant les différentes activités réalisées à l’étape des démarches, on note que l’avancement de certaines activités plus spécifiques reste assez similaire entre les natifs et les immigrants (tableau 2.2). Une différence à étudier se trouve peut-être sur le plan de l’amélioration des compétences techniques et commerciales.

TABLEAU 2.2

Activités pratiquement finalisées par les personnes à l’étape des démarches, selon le statut légal au Canada, Québec, 2018 (novembre 2018)

À l’étape des démarches, les immigrants évaluent comme très ou plutôt difficiles les obstacles à surmonter (tableau 2.3), le manque de moyens financiers apparaissant parmi les difficultés les plus mentionnées. On remarque également une différence notable entre les immigrants et les natifs en ce qui concerne le soutien de l’entourage, le manque de partenaires, ou encore l’absence d’accompagnateur, faisant écho à l’isolement reconnu des immigrants entrepreneurs.

Le fait que les immigrants jugent particulièrement insuffisant ou inadéquat le financement public suggère que l’offre en la matière (qui s’est bonifiée ces dernières années) tarde à être mieux connue par les intéressés. D’ailleurs, l’enquête révèle également que les immigrants font plus souvent appel à l’aide gouvernementale (59 % contre 46 % pour les natifs), mais ils sont largement moins satisfaits de la qualité des services rendus11.

Les immigrants se démarquent également par une faiblesse sur le plan de leur motivation à entreprendre, ce qui est surprenant considérant l’importance de leur taux d’intention. Cela soulève un certain questionnement sur les motifs de leur engagement dans une démarche entrepreneuriale. Il est possible que l’ampleur perçue des difficultés finisse par freiner leur enthousiasme.

TABLEAU 2.3

Obstacles perçus comme très ou plutôt difficiles à contourner par les personnes à l’étape des démarches, selon le statut légal au Canada, Québec, 2018 (novembre 2018)

Des propriétaires immigrants à soutenir davantage

Aux États-Unis, pays avec une politique d’immigration sélective assez semblable à celle du Canada, les propriétaires sont deux fois plus nombreux parmi les immigrants que parmi les natifs12. Au Québec, les résultats obtenus entre 2015 à 2018 indiquent un taux moyen pratiquement identique (moyenne de 7,6 % pour les immigrants contre 7,0 % pour les natifs)13.

Considérant l’importance du taux d’intention parmi les immigrants, on pourrait s’interroger sur les raisons de ce si faible écart. En 2018, les nouveaux propriétaires immigrants ont été relativement plus nombreux que les nouveaux entrepreneurs natifs. Ainsi, 15 % des propriétaires immigrants déclarent être à la tête de leur entreprise depuis moins de 12 mois, contre seulement 10 % dans le cas des natifs. Cela ne comble pas nécessairement le déficit des entrées, car le taux d’ensemble reste relativement faible (11 %)14.

Voici quelques éléments qui caractérisent les propriétaires immigrants au Québec :

  • Selon les données de l’Indice 2018, les propriétaires immigrants détiennent plus souvent une microentreprise (cinq employés et moins) que dans le cas des propriétaires natifs (44 % contre 35 %). Aussi, la probabilité qu’un entrepreneur immigrant soit Multientrepreneur est plus faible (5,4 % contre 9,0 % pour les natifs).
  • Par contre, les immigrants sont mieux représentés parmi les Chefs de file (12 % contre 8 %). Les données révèlent également que les propriétaires immigrants ont plus souvent une partie importante de leur chiffre d’affaires provenant des ventes à l’externe (66 % des immigrants font plus de 10 % du total de leur chiffre d’affaires à l’externe, comparativement à 48 % pour les Chefs de file natifs)15.
  • Les propriétaires immigrants se sont lancés en affaires un peu plus souvent que les natifs par la création d’une nouvelle entreprise (85,1 % contre 82,2 %), ou par le rachat d’une entreprise existante et dans laquelle ils n’ont jamais travaillé (9,3 % contre 4,0 %). En revanche, ils sont moins impliqués dans l’achat ou le rachat d’une franchise (1,4 % contre 6,8 %).
  • Le financement des investissements initiaux des propriétaires immigrants provient (en totalité ou en très grande partie) plus souvent d’économies personnelles (36 % contre 30 %), et moins par des programmes gouvernementaux (2,9 % contre 6,2 % pour les natifs). De plus, les propriétaires immigrants ont utilisé plus souvent les marges et les cartes de crédit (32 % contre 12 %). Cependant, il n’apparaît pas de différences significatives pour le rôle des banques et des autres institutions financières dans le financement initial, même si les propriétaires immigrants considèrent plus souvent le manque de financement privé comme un obstacle à la croissance de leur entreprise (44 % contre 27 %).
  • Parmi les difficultés qui apparaissent particulièrement plus élevées pour les propriétaires immigrants, la faible crédibilité de leur entreprise, le fait de ne pas être accompagné par un entrepreneur d’expérience, le manque d’expertise en marketing, ou encore la « taille insuffisante du marché » apparaissent parmi les plus importantes.
  • En lien avec leur surreprésentation parmi les Chefs de file16, les propriétaires immigrants ont plus souvent l’intention d’investir en innovation durant la prochaine année (52 % contre 42 % pour les natifs), avec un écart à noter dans les innovations technologiques (20,2 % contre 9,7 %) et l’innovation de produits (17,2 % contre 7,2 %).
  • L’identification d’une nouvelle occasion d’affaires à l’étranger est la principale raison pour laquelle les natifs internationalisent leurs activités (50 % des propriétaires natifs), alors qu’elle ne compte que pour 40 % pour les propriétaires immigrants, signifiant que les natifs ont plus souvent utilisé une démarche graduelle (c’est-à-dire commencer sur le marché local et extension ultérieure). Pour les immigrants, avoir des membres de la famille à l’étranger est une explication à leur démarche d’internationalisation pour 23 % (8 % pour les natifs), indiquant ainsi l’importance de l’existence d’un réseau à l’étranger avant même de commencer en affaires.

Le rôle des immigrants pour la performance entrepreneuriale du Québec est indéniable. Leur contribution est cependant pénalisée par une série de facteurs soulevés dans le cadre de cette analyse, et qu’il conviendrait de confronter avec le soutien entrepreneurial actuellement offert au Québec. Parmi ces facteurs, les obstacles liés au financement et le manque d’accompagnement ressortent parmi les enjeux prioritaires à traiter pour que la contribution des immigrants entrepreneurs puisse davantage se concrétiser. Leur bagage éducationnel, leur capacité accrue à prendre des risques et leur engagement à entreprendre – très vif au regard des données sur les intentions et les démarches – placent les immigrants entrepreneurs parmi les facteurs importants pour la croissance économique du Québec.

Sources

1Storey, 1994; Stanworth et Curran, 1973; Yoon, 1997; Chiswick, 2000; Siqueira, 2007; Saxenian, 2006; Drinkwater, 2000; Beckers et Blumberg, 2013; Kerr, 2013; Kloosterman et Rath, 2001.
2Les données des enquêtes de l’Indice sont comparables à partir de l’édition 2015, du fait d’une harmonisation méthodologique.
3Audretsch et collab., 2002; Fairlie et Meyer, 1996; Saarela, 2007; Vandor et Franke, 2016.
4Les données présentées ici concernent l’année 2018.
518,7 % = 41,3 % (taux d’intention des immigrants de 35 à 49 ans) – 22,6 % (taux d’intention des natifs de 35 à 49 ans).
6Pour le groupe « préretraite » (de 50 à 64 ans), l’enquête ne fournit pas l’ancienneté des répondants immigrants au Canada, mais le fait que le taux soit très élevé peut être davantage le fait d’un groupe d’immigrants récemment arrivés au Canada.
7Les participants à l’enquête doivent pouvoir s’exprimer en français ou en anglais. En dépit des efforts pour assurer une représentativité de tous les groupes sociodémographiques, il est possible que des immigrants – probablement avec des études préuniversitaires seulement et ne maîtrisant encore aucune des deux langues officielles – soient sous-représentés dans l’échantillon.
8Institut de la statistique du Québec, Données sociodémographiques en bref, juin 2014, volume 18, numéro 3, tableau 2.
9Voir le glossaire pour consulter la définition de la proactivité.
10Nous avons utilisé la population de 18 à 54 ans comme base de calcul en raison du taux important des natifs à la préretraite dans le groupe d’âge des 55 à 64 ans.
11Sur la qualité des soutiens gouvernementaux à l’entrepreneuriat, 15 % des immigrants reconnaissent l’excellence des services contre 25 % pour les natifs (à l’opposé, 27 % des immigrants sont plutôt insatisfaits contre 9 % pour les natifs).
12Vandor et Franke, 2016.
13L’augmentation du taux de propriétaires immigrants par rapport à 2017 (passant de 8,3 % à 9,4 % en 2018) est visible mais demeure dans les limites des marges d’erreur.
14Le taux d’entrée estimé ici diffère de celui calculé par la statistique officielle, non seulement par le fait de l’existence d’une marge d’erreur importante, spécifique aux sondages grands publics comparativement aux recensements, mais aussi par le fait que le nombre d’entrées ne tient pas compte des entrepreneurs ayant fermé leur entreprise après moins d’une année d’existence. De plus, dans le cas des Multientrepreneurs, ils sont libres de fournir des informations de l’entreprise de leur choix, et il n’est pas possible d’estimer combien ont choisi une nouvelle entreprise, s’ils ont créé une autre entreprise très récemment.
15D’ailleurs, on notera que les immigrants se démarquent nettement des natifs quant à leurs intentions de devenir actifs à l’international ou d’innover dès leur première année en activité : 43 % des immigrants expriment la volonté de s’internationaliser dès l’étape des démarches (contre 19 % pour les natifs); les intentions d’investir dans l’innovation dès la première année d’activité concernent 61 % des immigrants contre 50 % pour les natifs.
16Tant dans l’Indice 2018 que l’Indice 2016 (Croissance et internationalisation : les quatre profils de l’entrepreneur québécois sous la loupe).
Tiré de l’Indice entrepreneurial québécois 2018 de la Fondation de l’entrepreneurship.
Novembre 2018
Auteurs : Mihai Ibanescu (Institut d’entrepreneuriat Banque Nationale – HEC Montréal), Audrey Azoulay (illo pertinere), Rina Marchand (Fondation de l’entrepreneurship).